À la “chasse” aux papillons de nuit !
Du 9 au 18 juin se sont déroulées les soirées hétérocères (papillons de nuit) de l’Atlas de la biodiversité communautaire du Pays fléchois. Pour l’occasion, Gérard Sineau, expert en papillons de nuit, a fait le déplacement de Bretagne pour superviser les inventaires. L’équipe du CPIE et des bénévoles venus prêter main forte, se sont glisser dans la peau d’un lépidoptériste. Retour d’expériences !
Avant les observations, place à l’installation !
A 21h30, la nuit n’est pas encore tombée mais les chargés d’étude et bénévoles sont déjà sur les sites de prospection afin de mettre en place les pièges lumineux. Alors, en quoi cela consiste ? Tout d’abord, qui dit piège lumineux dit lampe ! Deux dispositifs sont utilisés au cours de ces 2 semaines d’inventaires : la lampe à mercure sur groupe électrogène et la LepiLed sur batterie externe. Le groupe électrogène étant bruyant, nous nous servons de la première lampe uniquement sur les sites éloignés de quelconque habitation.
Vient ensuite l’installation de draps blancs avec un tissu posé sur une bâche (limite la remontée d’humidité) au sol et un tissu bien tendu entre deux perches. Mais pourquoi des draps blancs diriez-vous ? Et bien tout simplement pour un repérage aisé des papillons posés ou volant sur les draps ! Certaines espèces sont attirées par la lumière mais ne sont pas favorables à l’exposition. Alors des boîtes à œufs sont également ajoutées au sol pour leur permettre de se cacher.
Tout est prêt, c’est parti !
A 23h, c’est le moment d’allumer les lampes et de commencer l’inventaire ! Appareils photos en main, les paparazzis prennent en photo les papillons, vedettes de la soirée. En parallèle, les chargé.es d’études et bénévoles du CPIE essayent d’identifier les espèces à l’aide de guides de détermination et de dénombrer les individus par espèce. Pas toujours facile quand une bonne centaine de papillons sont au rendez-vous !
Beaucoup plus discrets et méconnus que leurs congénères diurnes, les papillons de nuit sont pourtant beaucoup plus diversifiés, comptant à ce jour environ 5 500 espèces contre 261 espèces de papillons de jour (= rhopalocères). Les adultes se nourrissent exclusivement du nectar des plantes. Et oui ! De nombreuses plantes sauvages ne ferment pas leurs fleurs lorsque le soleil se couche et sont donc sujettes à attirer les insectes ! Les hétérocères ont alors un rôle très important dans la pollinisation en prenant le relais des pollinisateurs diurnes. Néanmoins les chenilles, elles, sont phytophages, et sont souvent spécifique d’une espèce ou famille de plantes en particulier.
Qu’avons-nous observé ?
Nous avons eu le droit à de belles observations lors de ces deux semaines ! Retour en images !
Mais la lumière n’attire pas que les papillons, d’autres insectes étaient aussi de la partie !
Cet attroupement de papillons n’a pas été pour déplaire aux chauves-souris, prédateurs nocturnes qui ne manquent pas une occasion de se remplir l’estomac ! Il arrive même de retrouver les ailes de certains malchanceux au sol ou de les voir tomber du ciel si nous levons la tête au bon moment !
Et si vous aussi vous voulez observer les papillons de nuit !
- Vous pouvez nous rejoindre lors de nos derniers inventaires nocturnes sur les communes de La Fontaine-Saint-Martin et Villaines-sous- Malicorne les 14 juillet et le 18 juillet. Pour plus d’information et pour vous inscrire, contactez Morgane Sineau par mail à msineau@cpie72.fr
- Depuis chez vous, faites-vous aussi connaissance avec ces pollinisateurs de la nuit ! Pas besoin de matériel de compèt’ ! Il vous suffit d’une surface claire ou d’un drap blanc ainsi que d’une source lumineuse pour attirer les insectes ! A l’aide d’un guide de détermination ou sur internet, vous pouvez alors essayer d’identifier les individus et les prendre en photo. N’hésitez pas à nous partager vos observations en remplissant le formulaire disponible sur la page internet du CPIE dédiée à l’Atlas de la Biodiversité Communautaire du Pays fléchois https://cpie72.fr/abc/! Cela nous permettra notamment de vous aider à identifier les espèces rencontrées et d’en savoir plus sur la présence et la répartition des hétérocères sur le territoire.
A vos appareils photos !
Suivi scientifique réalisé dans le cadre de l’atlas de la biodiversité communautaire du Pays fléchois
Sans commentaires