CPIE 72

Orchidées sauvages : à la recherche des rosettes

Le printemps est maintenant bien installé, période idéale pour partir à la recherche des orchidées sauvages qui peuplent les prairies, landes, marais, lisières, bords de routes… mais peuvent aussi pousser dans votre jardin. Si tout le monde connaît les orchidées exotiques, nous ignorons souvent l’existence de ces espèces sauvages qui nous côtoient. 

La famille des Orchidées compte, dans notre flore sauvage, plus de 150 espèces, dont 36 connues en Sarthe. ll est vrai que la plupart font moins de 50 cm de hauteur, ne vivent pas accrochées dans les arbres mais au sol et présentent des fleurs modestes. Pour autant, elles conservent une forme extravagante avec un pétale plus développé (le labelle), présentant une silhouette étonnante et des coloris contrastés.

Ophrys abeille – Ophrys apifera

Orchis à fleurs lâches – Anacamptis laxiflora

Les Orchidées, sauvages et fragiles

Si les orchidées sont peu fréquentes et vulnérables pour la plupart, c’est parce que leur reproduction par le semi des graines nécessite la présence d’un champignon dans le sol. En effet, leurs graines sont si minuscules qu’elles contiennent très peu d’éléments nutritifs capables de nourrir la jeune pousse. Et c’est le champignon qui doit lui fournir ces nutriments pendant ses premières semaines de vie. Par la suite l’orchidée pourra se développer et revenir chaque année en l’absence du champignon. En effet, comme il s’agit d’une plante à bulbe ou à rhizomes, elle reviendra chaque printemps au même emplacement, comme les jonquilles ou le muguet.

En mars, les orchidées ne sont pas encore fleuries mais on peut déjà distinguer les feuilles formant une rosette à la base de la future fleur (la rosette, c’est quand les feuilles partent toutes du même endroit, comme pour le Pissenlit). Dans nos jardins, elles gardent souvent cette forme feuillue. En effet, dès les premières journées ensoleillées elles se font faucher par le plus grand prédateur de nos gazons : la tondeuse !! Cet appareil maléfique empêche la floraison de la plante, nous prive de ses jolies couleurs, mais surtout prive les insectes d’un garde-manger 3 étoiles !

Orchis singe – Orchis simia

 

Préserver et accueillir les Orchidées sauvages dans mon jardin

Pour soutenir les orchidées dans cette lutte sans merci, une mission s’impose : 

  • Avant la première tonte, parcourez votre pelouse à la recherche de leur présence : une rosette de feuilles un peu charnues (un peu épaisses) et à nervures parallèle
  • marquez chaque pied d’un tuteur (un morceau de bois fera l’affaire !) pour les éviter lors des tontes suivantes.
  • espacez le plus possible les tontes, et, au printemps, tondez en position haute
Bon à savoir :
  • un gazon entretenu à force d’engrais, de désherbant et d’anti-mousse devient uniforme et ne permet pas la survie des orchidées
  • surtout, ne pas arracher des espèces sauvages pour les planter ailleurs (destructeur et inutile, si les conditions sont favorables elles se dissémineront toutes seules!).


Rosette d’orchidée

Partagez avec nous vos observations !

D’ici 15 jours à 20 jours, vous pourrez retourner sur vos pieds marqués et épargnés pour observer les orchidées fleuries ! Ce sera l’occasion d’admirer les stratégies surprenantes de ces plantes pour attirer les insectes. Et pour améliorer la connaissance sur les espèces d’Orchidées et leur répartition en Pays de la Loire, envoyez-nous vos photos avec la date de l’observation, le lieu-dit et la commune, ainsi que votre nom et prénom, à Antoine Body –  abody[at]cpie72.fr (qui sait, vous aurez peut-être la chance d’avoir plusieurs espèces au sein de votre jardin ?), et on pourra les cueillir SURTOUT PAS !! la plupart des orchidées de France sont protégées). Avec la flore sauvage, rien ne vaut la photographie, le dessin et l’impression mentale. Bonne exploration !

 

 

 

Orchis bouffon – Anacamptis morio

Pour en savoir plus :

La liste rouge des espèces menacées en France

La Société Française d’Orchidophilie, pour connaître et protéger les orchidées

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