CPIE 72

Une bien belle rencontre !

Le billet nature de…
Morgane Sineau, chargée de mission eau et biodiversité au CPIE 

Le Martin-pêcheur est un peu notre mascotte au CPIE, car il est lié aux milieux aquatiques et notamment les cours d’eau qui rappellent nos territoires d’actions, les vallées du Loir et de la Sarthe. C’est un oiseau qui niche dans les berges des étangs et des cours d’eau et qui se nourrit de poissons et d’invertébrés aquatiques qu’il chasse à l’affût sur un perchoir ! Ses cris, inconfondables, en vol, nous font lever la tête et scruter l’eau, et puis le voilà, la fusée bleue qui passe à toute vitesse devant nous sans prendre la peine de se poser. L’observation n’aura duré que quelques secondes, et parfois il est tellement rapide que le temps de lever la tête et il est déjà parti. Quelle frustration avec ce si bel oiseau ! Nous avons quand même la chance au CPIE d’être à proximité du Loir, et les occasions pour l’observer, certes, ne manquent pas, mais sont toujours lointaines ou furtives. Dans de rares moments, lorsque les jeunes s’essaient au vol, ils sont plus facilement observables mais restent quand même farouches et en plus nous houspillent car on dérange, pas très pratique lors d’un affût castor où la discrétion est de mise.
Cependant, lors d’un après-midi orageux, la rencontre a enfin eu lieu ! Lors d’un repérage en vue d’un atelier sur la thématique des mares, je vais vérifier l’accessibilité du site car celui-ci est entouré de roseaux.

Autant dire que mon arrivée au bord de l’eau était loin d’être discrète, je pense que l’on aurait pu me comparer à un sanglier dans une roselière !!! Je sors des roseaux et accède enfin à la partie en eau, et là, devant mon nez, enfin presque, 5 mètres environ, le Martin-pêcheur, posté sur un roseau un peu penché. Je ne bouge plus. Est-ce qu’il va s’envoler ? Je rappelle qu’on aurait pu m’entendre arriver à 100 mètres à la ronde, mais non à priori il semblait plus intéressé par ce qu’il se passait sous l’eau que par ma présence. J’en profite, je sors l’appareil photo, une occasion comme celle-ci ça ne se loupe pas. L’oiseau est toujours occupé à guetter la surface de l’eau, je fais quelques clichés, il plonge, et réapparaît pour venir se reposer sur son perchoir avec une proie dans le bec. Et pas n’importe laquelle ! il s’agit d’un des acteurs principaux du film « les dents de la mare » (projeté lors d’une soirée avec Fous de Nature), le dytique, ou plutôt sa larve, ce prédateur vorace, terreur des têtards et autres bébêtes aquatiques a trouvé plus fort que lui.  Avant de consommer sa proie, il l’assommera à l’aide des roseaux. Il fera une nouvelle tentative de pêche avec à nouveau une larve de dytique, puis la troisième se soldera par un échec. Lors de sa remontée loupée, j’ai l’impression qu’il réalise enfin ma présence et va se percher sur un roseau un peu plus loin. Je continue à l’observer, il fait une nouvelle tentative de pêche, réussie, et tente de revenir sur son premier perchoir pour manger, mais je vois bien que je le gêne. Un peu triste quand même de devoir mettre fin à cette rencontre, je préfère repartir et le laisser profiter de son repas bien mérité. En tout cas cette rencontre m’aura laissé plein d’étoiles dans les yeux.

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