Y’a d’la joie ! bonjour bonjour les hirondelles !
Après un long périple depuis l’Afrique, les Hirondelles et Martinets sont de retour en territoire sarthois dès avril pour les hirondelles et dès mai pour les martinets. À présent au mois de juin, les nids sont bien occupés, les premières nichées éclosent et les oisillons affamés réclament à manger ! C’est alors la période la plus propice pour les observations et la découverte de nids par les allers-retours des parents. A la fin de l’été, hirondelles et martinets entreprendront une nouvelle migration vers l’Afrique qui, contrairement à l’Europe en hiver, ne manquera pas d’insectes volants qui représentent leur seule ressource alimentaire. Alors profitons de leurs beaux ballets aériens et redécouvrons le plaisir de les observer comme chaque année.
Quelles espèces observer ?
Les hirondelles
En Sarthe, il est possible de rencontrer 3 espèces d’hirondelles : l’Hirondelle rustique (Hirundo rustica), l’Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) et l’Hirondelle de rivage (Riparia riparia). D’allure gracieuse, l’Hirondelle rustique présente des ailes triangulaires et une queue échancrée avec deux longs filets caractéristiques. Facile à reconnaître, le dessus de ses ailes, son dos, sa tête ainsi que sa queue sont de couleur noire à reflets métalliques bleus et son front ainsi que sa gorge sont d’un rouge-brique. Chez l’Hirondelle de fenêtre, le croupion ainsi que le ventre sont blancs tandis que le dessus des ailes, le dos, la tête et la queue sont d’un noir bleuté. L’Hirondelle de rivage présente quant à elle un dos brun et un collier grisâtre qui contrastent avec sa tête et son ventre blanc. Contrairement à l’Hirondelle rustique, les queues de ces deux dernières sont peu échancrées et sans filet.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir
Le Martinet noir
Seule une espèce de martinet est présente en Sarthe : le Martinet noir (Apus apus). Souvent confondu avec les hirondelles, il présente une queue plus courte et des ailes longues et arquées en forme de faux. Il a un chant plutôt strident qui le distingue de celui des hirondelles qui ressemble plus à des gazouillis. Ce martinet a l’étonnante particularité de voler en continu sans se poser, et ce même en dormant ! La période de nidification est le seul moment où il se permet un peu de repos. C’est aussi l’un des oiseaux les plus rapides en vol, il peut atteindre des points jusqu’à 200 km/h !
Où se trouvent-elles ?
La plupart des hirondelles et martinets apprécient les zones occupées par l’Homme. En effet, l’Hirondelle rustique niche principalement en campagne dans les granges. Plus citadine, l’Hirondelle de fenêtre affectionne les avant-toits et les coins de fenêtres des villages et villes. Le Martinet quant à lui niche principalement en ville ou en village dans les profondes cavités que l’on retrouve sous les toits des bâtiments. Il ne serait donc en rien étonnant qu’un de ces oiseaux survole votre maison à la poursuite d’insectes. Exception faite pour l’Hirondelle de rivage qui creuse un nid dans les berges des rivières ou plans d’eau.
Des oiseaux aujourd’hui menacés …
Autrefois communs et malgré leur statut de protection réglementaire, ces oiseaux sont malheureusement de moins en moins présents… Dans certaines régions, une baisse des effectifs nicheurs d’Hirondelle rustique d’environ 50% aurait même été constatée ces trente dernières années. Ce n’est pas rien ! Mais quelles sont les causes de tels déclins ? Tout d’abord, les hirondelles sont très exigeantes, revenant sur leur lieu de naissance ou à proximité chaque année. Pour celles qui ont déjà niché, elles reviennent dans les nids qu’elles ont déjà construits. Cependant, les travaux de rénovation sur les bâtis sont aujourd’hui très fréquents et causent bien souvent la destruction de leurs nids. Les hirondelles arrivant sur les lieux au printemps se retrouvent sans domicile et doivent alors rechercher un nouveau lieu de nidification. De plus, les hirondelles ont besoin de boue pour construire les nids mais les zones de boue disparaissent avec l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols ce qui rend indisponible ce matériel indispensable. Les hirondelles et martinets se nourrissent exclusivement d’insectes : par exemple un couple de martinets et ses oisillons consomment environ 20 000 insectes par jour ! Mais l’utilisation de pesticides entraîne une diminution accrue des insectes qui menace grandement ces oiseaux.
Hirondelle rustique
Quelle est la situation en Sarthe ?
Voici ci-dessous les cartes actuelles des connaissances pour une espèce d’hirondelles, l’Hirondelle de rivage, et pour le Martinet noir. Ces deux cartes sont issues du portail Biodiv’Pays de la Loire qui centralise les données des différents réseaux naturalistes à l’échelle de la région.
Carte de connaissance de la répartition de l’Hirondelle de rivage (Source : Portail Biodiv’Pays de la Loire)
Hirondelles de fenêtre – © Pascal Bellion
Carte de connaissance de la répartition du Martinet noir (Source : Portail Biodiv’Pays de la Loire)
Pour consulter les connaissances actuelles sur la répartition des autres espèces d’hirondelles, vous pouvez consulter le portail Biodiv’Pays de la Loire à cette adresse : https://biodiv-paysdelaloire.fr/.
Des connaissances hétérogène sur leur répartition en Sarthe
Cette année, la Communauté de Communes du Pays fléchois, reconnue Territoire Engagé pour la Nature (TEN), lance un projet d’Atlas de la Biodiversité Communautaire (ABC) sur deux ans pour lequel le CPIE est missionné. C’est une démarche participative et citoyenne qui comprend entre autres des missions de sciences participatives ouvertes à tous.
Comme nous pouvons le constater, il existe des zones en Sarthe où ces espèces ne sont pas encore ou peu répertoriés (pas de carré ou carré jaune à orange). Alors si vous apercevez des nids d’hirondelles ou une hirondelle ou un martinet près de chez vous ou lors d’une balade, n’hésitez pas à nous partager vos observations !
Jeunes hirondelles rustiques
Comment participer à l’ABC en Pays fléchois ?
Il vous suffit simplement d’observer ou d’entendre les hirondelles et les martinets près de chez vous à l’aide du guide d’observation disponible en ligne et de remplir le formulaire en ligne “mon observation” en nous joignant une photo ou une vidéo sur la page du CPIE dédiée à l’Atlas de la Biodiversité Communautaire du Pays fléchois https://cpie72.fr/abc/.
Et si vous observez ou entendez d’autres espèces (que ce soit un insecte, un escargot, un oiseau, un hérisson, un amphibien, un reptile, une chauve-souris ou un rapace nocturne), n’hésitez pas à faire de même !
À quoi serviront vos observations ?
Vos contributions permettront d’améliorer les connaissances sur la faune et la flore en Sarthe et seront reversées dans des bases de données naturalistes régionales telles que https://biodiv-paysdelaloire.fr/. A terme, ces données scientifiques pourront permettre de suivre l’évolution des espèces.
Sans commentaires