CPIE 72

La discrète Épilobe hirsute

Vous l’avez certainement vu depuis le mois de juillet mais sans forcément vous en rendre compte, on la trouve dans tous les fossés, autour des mares et des étangs, les pieds dans les bassins d’orages végétalisés, en bref, partout où elle peut avoir les pieds dans l’eau. L’Épilobe hirsute ou  à grandes fleurs (Epilobium hirsutum), puisque c’est d’elle dont je vais vous parler, n’est pas aussi m’as-tu-vu que la salicaire et sa grande hampe fleurie ou encore la massette avec son inflorescence en forme de cigare ou de fuseau. Il n’empêche que sa beauté subtile ne vous échappera plus une fois que vous aurez pris l’habitude de la reconnaitre.
L’épilobe hirsute est une grande plante dépassant facilement un mètre de haut, arborant de belles fleurs à quatre pétales en forme de cœur, d’un rose pourpre assez vif allant jusqu’au blanc en leur centre. Son nom d’espèce, hirsute, lui vient des milliers de poils hérissés sur sa tige que l’on observe facilement dès que l’on s’approche un peu mais n’ayez crainte, ils ne sont pas urticants comme ceux de l’ortie. Ses fruits sont assez spectaculaires, ce sont de longues capsules qui s’ouvrent en révélant des graines dotées d’aigrettes impressionnantes, transformant chaque épilobe en un petit nuage blanc et cotonneux. C’est d’ailleurs peut-être sous cette forme que la plante est le plus facilement visible sur les bords des routes.

Crédits photos : Tela Botanica https://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-24151-illustrations 
Ces aigrettes permettront aux graines de s’envoler et celles qui auront la chance d’atterrir dans un milieu propice, humide, plutôt argileux et eutrophe (riche en nutriment) pourront s’épanouir à partir du mois de juillet suivant, prenant le relais des floraisons printanières et estivales car l’épilobe se contemple jusqu’au mois de septembre (peut être un peu moins étant donné les conditions exceptionnelles de cette année).
En plus d’être belle, l’épilobe est un précieux indicateur pour les chargés d’études zones humides du CPIE, indiquant facilement un milieu humide et riche comme des mégaphorbiaies à une période où la sécheresse et le fauchage des prairies ont fait disparaître la plupart des indices visuels. Enfin, pour ne rien gâcher, l’épilobe hirsute est une plante mellifère dont le miel monofloral est rare et décrit par certains comme « le champagne des miels », si vous avez l’occasion de le gouter, faites-le nous savoir !Pas d’excuse pour ne plus la repérer désormais, car elle est présente un peu partout en Sarthe et plus largement en France.

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