CPIE 72

Les pollinisateurs

La pollinisation est un élément clé de la reproduction d’un grand nombre de végétaux. Il s’agit du transport des grains de pollen depuis les organes de reproduction masculins appelés étamines vers les pistils (organes femelles) des fleurs. Les insectes pollinisateurs sauvages appartiennent à quatre grands ordres qui se déclinent en de nombreuses espèces : les hyménoptères (abeilles sauvages, guêpes, bourdons, fourmis…), les lépidoptères (papillons…), les coléoptères (coccinelles, scarabées…), les diptères (mouches, syrphes…)

En France, 85 % de la pollinisation des plantes à fleurs est effectuée par les insectes sauvages, et seulement 15 % par les abeilles domestiques (Apis mellifera). Ces butineurs, contrairement aux abeilles, couvrent toutes les périodes de floraison et certains pollinisent même par temps froids et pluvieux, comme le bourdon.

Des ouvriers agricoles essentiels

En France, la part de la production végétale française destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros (EFESE, Rapport intermédiaire, 2016). La valeur annuelle des cultures qui dépendent directement des pollinisateurs à l’échelle mondiale est ainsi estimée entre 200 et 500 milliards d’euros.

Sans la contribution de ces insectes, notre alimentation serait bien pauvre ; nous n’aurions quasiment plus de fruits et de légumes dans notre assiette. Le café et le chocolat disparaîtraient de notre quotidien, ainsi que les oléagineux (colza, arachide, olives…), les protéagineux (pois, fèves…) et les fruits à coques. Seules subsisteraient des cultures comme le blé, le maïs ou le riz, pollinisées par le vent.

La valeur de ces insectes ne se réduit toutefois pas à leurs travaux dans les champs : ils sont un maillon essentiel pour maintenir la biodiversité sur terre et l’équilibre des écosystèmes. Certaines plantes ne pourraient plus se reproduire sans leur pollinisateur attitré.

Malgré le manque de données disponibles sur ces insectes, peu étudiés par la recherche scientifique, suffisamment de preuves existent pour conclure à leur déclin rapide et sans précédent. Selon l’une des rares études sur le sujet, publiée en 2016, 40 % des espèces pollinisatrices invertébrées sont actuellement en voie d’extinction.
Mais le déclin des pollinisateurs sauvages n’est pas encore irrémédiable et des mesures peuvent être prises par tous, agriculteurs, collectivités et citoyens.

Le saviez-vous ?

Afin de laisser un espace dédié à ces pollinisateurs dans votre jardin, vous pouvez créer un “carré pour la biodiversité”. Le principe ? Laissé un espace de 1m² ou plus, selon vos envies et vos possibilités, et ne rien faire. Pas d’engrais, pas d’arrosage ou de semis, et surtout pas de fauche. Il faut laisser faire la nature, afin qu’elle puisse reprendre ses droits sur cet espace. Des plantes sauvages pourront ainsi pousser librement et des insectes, y compris les pollinisateurs, pourront profiter de ce carré. Ce sera également l’occasion pour vous de les observer !

 

 


 

Sans commentaires

Ajouter un commentaire

Nom*

Email*

Site web