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L’Orvet fragile… et précieux

Orvet fragile (Anguis fragilis)

Qui dit printemps, dit aussi la sortie des reptiles. Ceux-ci étaient en léthargie depuis plusieurs mois et vont profiter des belles journées ensoleillées du printemps pour refaire leur stock d’énergie avant d’entamer la reproduction, car qui dit printemps, dit aussi saison des amours même chez les reptiles… 

 

L’Orvet amoureux © Nolwenn Lemaire

 

Serpent ou lézard ?

Aujourd’hui, nous allons vous parler plus spécifiquement d’un drôle de reptile, l’Orvet fragile. Ce lézard (oui oui c’est bien un lézard) a la particularité de ne pas avoir de pattes, d’où son aspect serpentiforme et souvent considéré à tort comme tel.  

Comme ses cousins le Lézard des murailles ou le Lézard à deux raies (connu auparavant sous le nom de Lézard vert), il possède des paupières, des oreilles et peut aussi perdre une partie de sa queue qui va repousser ensuite pour échapper à un prédateur (mais la repousse n’est pas toujours une réussite…). C’est ce que l’’on appelle l’autotomie. 

Lézard des murailles

Lézard à deux raies

Alors que les serpents, eux, ne peuvent pas perdre une partie de leur queue, n’ont pas de paupières (avez-vous déjà vu une couleuvre vous faire un clin d’œil ?!) et n’ont pas d’oreilles externes (pavillon et tympan), ainsi ils n’entendent pas les vibrations dans l’air mais ressentent très bien les vibrations du sol. D’où le dicton : taper des pieds pour faire fuir un serpent !!! 

Couleuvre d’Esculape

Vipère aspic

 

Victime d’une mauvaise réputation !

Mais revenons à notre Orvet, de par sa ressemblance avec les couleuvres et aux vipères, celui-ci a acquis une très mauvaise réputation et est souvent la victime de pelles ou de bêches atteintes de folie meurtrière. Pourtant notre ami fouisseur est bien évidemment INOFFENSIF (et protégé par la réglementation française) et un vrai coeur d’artichaut, heu pardon de palmier… 

Orvet fragile en forme de biscuit palmier 

 

Où vit-il ? 

Il affectionne les milieux avec de la litière sous lesquels il peut s’enfouir (par exemple un potager bien paillé, une lisière forestière, etc.) mais également les milieux avec un couvert végétal assez dense dans lesquels il peut se dissimuler facilement (ex : un coin non entretenu dans le jardin, ronciers, fougères, etc.) et il apprécie particulièrement les endroits qui vont le maintenir au chaud pendant les périodes plus froides (ex : un tas de compost, abri sous-terrain, etc.). Vous l’aurez compris l’Orvet peut aisément se retrouver dans nos jardins. 

Femelle découverte en remuant un tas de compost (attention avec la fourche)

Mâle découvert sous un vieux tapis servant à désherber une placette du potager

 

La botte secrète du jardinier !

L’Orvet est un gros consommateur d’escargots, de limaces et de vers de terre. Il est donc un atout pour le jardinier qui souhaite préserver ses jeunes semis et ses futures salades de l’appétit sans pitié de ces gastéropodes (nom scientifique des limaces et escargots) sans passer toutes ces soirées dans le jardin à l’affût du moindre gastéropode en vadrouille.  

Où êtes-vous petites limaces, j’arrive !!!

 

Sa situation en Sarthe 

L’Orvet est un reptile assez commun, cependant très discret et donc pas facile à observer. 

Depuis 2016 un projet d’atlas régional sur les Amphibiens et les Reptiles est en cours ainsi les troupes ligériennes (associations, gestionnaires, collectivités, habitants de toute la région) se mobilisent pour observer ces espèces afin de mieux connaître leur répartition.  Voici ce que donne la dernière carte actualisée en fin d’année 2019 pour l’Orvet fragile. 

 

Comme vous pouvez le constater la Sarthe comprend encore quelques zones blanches. Ainsi si vous en observez dans votre jardin ou lors de votre balade n’hésitez pas à nous transmettre votre observation. 

 

Comment participer ? 

Le principe est simple, vous envoyez votre photo d’Orvet fragile, avec la date de l’observation, le lieu-dit et la commune, ainsi que votre nom et prénom, à l’adresse suivante Morgane Sineau –  msineau[at]cpie72.fr

Si vous observez d’autres espèces de reptiles ou même d’amphibiens (qui peuvent être cachés au frais dans un compteur d’eau ou en pleine reproduction dans un bassin ou une mare) n’hésitez pas à faire la même chose.

Voici un outil qui vous aidera à mettre un nom sur ces espèces !

Que faire si je croise un serpent ?

Couleuvre helvétique traversant un chemin

La peur des serpents est ancrée en nous et parfois nous fait commettre des actes irrationnels dictés par notre instinct de préservation. Or parmi les 6 espèces de serpents présentes en Sarthe, seules les deux espèces de vipères : Vipère aspic et Vipère péliade peuvent présenter un risque d’envenimation. Il faut noter que les reptiles sont protégés par la réglementation française et sont en pleine régression sur nos territoires, il est donc important de pouvoir les préserver car ils ont un rôle important dans les écosystèmes et peuvent nous être utile. L’Orvet consomme les escargots et les limaces du potager. La Couleuvre d’Esculape et la Vipère aspic se nourrissent principalement de petits rongeurs : souris, mulots, campagnols qui peuvent parfois faire quelques dégâts dans les cultures, les habitations et même au bureau ! (des amandes et noisettes grillées n’ont pas fait long feu dans une boîte plastique stockée dans mon tiroir)….
Voici un petit mémo si jamais vous rencontrez un serpent.  

 


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