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Le Murin de Daubenton, une espèce méconnue affiliée à l’eau…

En France, parmi nos chauves-souris anthropophiles, qui dépendent d’édifices construits par les humains, une espèce se démarque par son mode de vie particulier.

Le Murin de Daubenton est particulier car très inféodé à l’eau. Les soirs d’été, il n’est pas rare de le voir virevolter au-dessus de l’eau. En effet, il se nourrit principalement d’insectes attrapés au ras de l’eau. La proie localisée par écholocation est prise en chasse puis attrapée à l’aide des ailes ou de l’uropatagium (membrane tendue entre les pattes arrière) servant comme une épuisette. Le Murin de Daubenton est également caractérisé par des très grands pieds pour sa taille, qui l’aident également à glaner des insectes à la surface de l’eau.

Très inféodé à l’eau pour la chasse, le Murin de Daubenton dépend d’infrastructures comme les ponts. Il s’épanouit dans des crevasses sombres sous les vieux ponts en pierres juste au-dessus de l’eau. C’est pour ces raisons que nous avons choisi de prospecter des ponts pour le trouver.

Avec quelques équipements étanches, nous pouvons réaliser des prospections à vue lorsque l’eau n’est pas trop haute !

Prospection d’un pont à la recherche de Murins de Daubenton lors du week-end chauves-souris

Parfois, lorsque nous avons la chance de trouver un pont avec des crevasses qui ne sont pas occupées par d’autres petites bêtes comme des araignées ou des cloportes, nous pouvons tomber nez à nez avec nos Murins de Daubenton !

Murins de Daubenton repérés dans des crevasses sous un pont en Sud Sarthe*

Cette année, nous avons découvert une nouvelle colonie de murins de Daubenton abritant au moins une cinquantaine d’individus. Une bonne nouvelle puisque les données pour cette espèce sont rares en Sarthe !

Cette colonie a été découverte en sortie de gîte. Munis de jumelles infra-rouge et postés près du pont, nous avons pu voir les individus sortir au crépuscule. Pour nous assurer de l’identité des chauves-souris, nous avons enregistré les cris qu’elles émettent pour l’écholocation. En effet, ces cris sont propres à chaque espèce ce qui nous permet de les identifier.

Mathilde Damette
Volontaire en service civique “mission chauves-souris”

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